Errer humanum est
Le voyage, le vrai, comme dans une invitation baudelairienne, commence en s’imprégnant d’un imaginaire, de musique, d’une littérature, autant de prémices au véritable voyage. Puis, à qui sait cultiver cette fleur insoumise qu’est la liberté, vient l’heure du véritable voyage.
On voyage toujours seul ou on ne voyage pas vraiment. Pour réellement découvrir l’Autre, il faut savoir oublier son « moi » sédentaire, et redevenir le nomade intemporel. L’oubli est impossible lorsque le regard de celui qui vous accompagne, par jeu de miroir vous renvoie à une identité, vous y fige.
Voyager, c’est, avec sa sensibilité, donner aux espaces que l’on traverse, aux rencontres aussi bien qu’à la solitude, aux épreuves comme aux joies, la possibilité de façonner notre âme. Pour cela il faut la laisser pleurer avec la tristesse enjouée d’un accordéon slave, s’enivrer de plénitude dans des envolées mystiques que seul le Mexique peut nous procurer, pénétrer dans l’univers magique et inquiétant d’Haïti, se perdre dans les dédales des médinas pour appréhender les mystères de l’orient éternel…
Voyager c’est, comme le guerrier des steppes de Mongolie, embrasser l’horizon d’un regard et s’élancer, dans la fraîcheur du matin, à l’assaut du monde, pour finalement réaliser que c’est immanquablement nous, les nomades de toujours, qui nous laissons conquérir par le monde et non l’inverse.
Aucun confort, aucun luxe, aucune possession qui n’égale l’ivresse du grand voyageur qui sait tout risquer pour découvrir d’autres humanités. Aucune liqueur, fusse-t’elle la plus précieuse, qui ne puisse rivaliser avec le godet d’eau-de-vie lorsqu’il est partagé en frère, à la lueur de la lampe à pétrole. Pas d’émotion plus forte que celle de découvrir la valeur véritable de la dignité, de la générosité chez ceux-là même qui n’ont que leur cœur pour toute richesse.
Redécouvrir les énergies telluriques, arpenter les sentiers oubliés, s’extasier dans le silence d’une nuit étoilée, frissonner en écoutant les hurlements des singes dans la jungle qui entoure les pyramides mayas, emplir son regard des couleurs vives des murs d’Amérique Latine, respirer à plein poumon, lentement en écoutant le chant du muezzin dans la pureté de l’aurore, suivre du regard la perle de sueur qui roule sur la peau noire du joueur de gwo-ka, écouter, comme hypnotisé, la voix du conteur, s’allonger au milieu d’un champs de coquelicots, plonger dans la minéralité des croix des cimetières irlandais.
C’est au pas de l’homme qu’on peut aller vers l’homme, c’est dans l’oubli de soi qu’on peut rencontrer l’Autre, c’est dans les rêves insensés que naissent les plus belles aventures mais gardons nous de nos renoncements. C’est en leur sein qu’on assassine le nomade, que meure en nous l’enfant, qu’on met nos cœurs en cage.
Fuyons ceux qui nous parlent de « sérieux », d’ «être raisonnable », de « sécurité » ou d’ « avenir ». Leurs mots enferment l’homme plus sûrement que les barreaux. Ils le maintiennent dans la peur et la médiocrité. Il est des mots qui constituent des entraves invisibles, qui cachent des peurs inavouées et voudraient nous réduire au rang de serviles esclaves dans un monde de soumission et de douleurs éclatées. Dans ce monde, nos politiques, nos médias nous proclament à tout bout de champs d’autres mots, comme un exutoire : ceux de « démocratie » ou de « liberté » par exemple. Mais contrairement à ceux qui vont s’inscrire sur le carnet du voyageur, ces mots là ne s’envolent pas, ne prennent pas corps, ils ne restent, hélas, trop souvent, que des mots.
On voyage toujours seul ou on ne voyage pas vraiment. Pour réellement découvrir l’Autre, il faut savoir oublier son « moi » sédentaire, et redevenir le nomade intemporel. L’oubli est impossible lorsque le regard de celui qui vous accompagne, par jeu de miroir vous renvoie à une identité, vous y fige.
Voyager, c’est, avec sa sensibilité, donner aux espaces que l’on traverse, aux rencontres aussi bien qu’à la solitude, aux épreuves comme aux joies, la possibilité de façonner notre âme. Pour cela il faut la laisser pleurer avec la tristesse enjouée d’un accordéon slave, s’enivrer de plénitude dans des envolées mystiques que seul le Mexique peut nous procurer, pénétrer dans l’univers magique et inquiétant d’Haïti, se perdre dans les dédales des médinas pour appréhender les mystères de l’orient éternel…
Voyager c’est, comme le guerrier des steppes de Mongolie, embrasser l’horizon d’un regard et s’élancer, dans la fraîcheur du matin, à l’assaut du monde, pour finalement réaliser que c’est immanquablement nous, les nomades de toujours, qui nous laissons conquérir par le monde et non l’inverse.
Aucun confort, aucun luxe, aucune possession qui n’égale l’ivresse du grand voyageur qui sait tout risquer pour découvrir d’autres humanités. Aucune liqueur, fusse-t’elle la plus précieuse, qui ne puisse rivaliser avec le godet d’eau-de-vie lorsqu’il est partagé en frère, à la lueur de la lampe à pétrole. Pas d’émotion plus forte que celle de découvrir la valeur véritable de la dignité, de la générosité chez ceux-là même qui n’ont que leur cœur pour toute richesse.
Redécouvrir les énergies telluriques, arpenter les sentiers oubliés, s’extasier dans le silence d’une nuit étoilée, frissonner en écoutant les hurlements des singes dans la jungle qui entoure les pyramides mayas, emplir son regard des couleurs vives des murs d’Amérique Latine, respirer à plein poumon, lentement en écoutant le chant du muezzin dans la pureté de l’aurore, suivre du regard la perle de sueur qui roule sur la peau noire du joueur de gwo-ka, écouter, comme hypnotisé, la voix du conteur, s’allonger au milieu d’un champs de coquelicots, plonger dans la minéralité des croix des cimetières irlandais.
C’est au pas de l’homme qu’on peut aller vers l’homme, c’est dans l’oubli de soi qu’on peut rencontrer l’Autre, c’est dans les rêves insensés que naissent les plus belles aventures mais gardons nous de nos renoncements. C’est en leur sein qu’on assassine le nomade, que meure en nous l’enfant, qu’on met nos cœurs en cage.
Fuyons ceux qui nous parlent de « sérieux », d’ «être raisonnable », de « sécurité » ou d’ « avenir ». Leurs mots enferment l’homme plus sûrement que les barreaux. Ils le maintiennent dans la peur et la médiocrité. Il est des mots qui constituent des entraves invisibles, qui cachent des peurs inavouées et voudraient nous réduire au rang de serviles esclaves dans un monde de soumission et de douleurs éclatées. Dans ce monde, nos politiques, nos médias nous proclament à tout bout de champs d’autres mots, comme un exutoire : ceux de « démocratie » ou de « liberté » par exemple. Mais contrairement à ceux qui vont s’inscrire sur le carnet du voyageur, ces mots là ne s’envolent pas, ne prennent pas corps, ils ne restent, hélas, trop souvent, que des mots.
Fred G. Juillet 2007
Site de photographies de l'auteur, globe-trotter hors-pair: Bourlinguer
Autres blogs de l'auteur: chroniques mexicaines et carnet de route Balkans.
2 commentaires:
salut! voilà les adresses:http://olabirintodearianna.blogspot.com/
http://asenhoradasespeciarias.blogspot.com/
http://cotidiano-samya.blogspot.com/
On se voit demain, bonne soirée
Ode à Sarah mdrrr
Le long des dunes ton coeur chavire... cadence saharienne soupoudrée d'atomes arénacés. Paysage séraphique qui enflamme ton desiderata d'ailleurs.
J'adore ton blog poulette! Bacioni! ZaZ.
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